La station Durantières suit globalement le fonctionnement standard
d’un marais desséché. La dynamique trophique semble étroitement liée aux
charges en bactérie et en matière organique. L’apparition de situations
jugées eutrophes dès le printemps semble suggérer un niveau de
confinement assez important.
Le compartiment phytoplanctonique commence à se développer en fin de
printemps, mais ne présente qu’un unique bloom en fin d’été,
principalement articulé autour du picophytoplancton (phytoplancton de
petite taille).
La station présente une dynamique conforme au patron attendu. A
l’instar de la station des Durantières, la station positionnée sur
l’écours des Taillées présente des teneurs en COD particulièrement
élevées dès le début d’année.
En l’absence de développement planctonique en hiver, ces teneurs sont
plutôt associées à de la matière organique exogène. Durant l’été, la
station présente un fort bloom phytoplanctonique tiré par le
microphytoplancton.
Cette situation trophique reste probablement intéressante d’un point de
vue écologique, la prédominance de gros phytoplancton (diatomées
notamment) favorisant le développement de zooplancton de grande taille
et donc un meilleur transfert vers les compartiments supérieurs
(poissons, odonates, etc…).
L’écours des Roselières présente une dynamique trophique classique en
marais desséché. Cette dernière est très proche de celle observée sur
l’écours des Taillées à l’exception de la fin d’année.
En 2023, la station connait un épisode eutrophe courant novembre. Ce
dernier n’est pas imputable à la production du phytoplancton mais semble
plutôt lié aux conditions abiotiques. En effet, lors de la dernière
campagne de prélèvement, une augmentation significative des teneurs en
orthophosphates est observée. Généralement cela se produit durant l’été
lorsque les réactions d’oxydo-réduction à l’interface eau-sédiments sont
modifiées par les conditions d’anoxie (forte production planctonique,
fort développement de bactéries dont l’activité consomme l’oxygène
dissous dans la masse d’eau).
Cette situation est assez originale compte tenu des conditions
météorologiques relevées à cette même période. Il est donc plus probable
dans ce cas précis, que ce relargage d’éléments chimiques soit plutôt
imputable à i) un remaniement des sédiments en raison de la reprise
d’écoulement, ou ii) à l’apport exogène lié au lessivage des sols du
bassin versant.